Les labels écologiques fleurissent sur nos produits de consommation quotidiens. On pense aux détergents, à la nourriture et même l’électro, comme les ampoules ou les télévisions. Comment s’y retrouver dans cette forêt d’indications et, surtout, éviter de se faire piéger par des labels non reconnus inventés par des fabricants ?
Le fait que les labels écologiques se soient développés à vitesse grand « V » depuis 20 ans est une bonne chose à mes yeux. Cela démontre avant tout une volonté générale de produire et consommer mieux et durablement.
Mais il y a un revers. L’aspect négatif de cette tendance peut se résumer en quelques mots : « trop de labels tuent le label » ! Car ces sacro-saints estampillages, multipliés à l’infini, finissent par nous dérouter, nous, consommateurs ! Mon objectif ici ne sera pas de définir la signification de chaque label mais de mettre en lumières les principaux en Belgique, tout en pointant certains constants criants que j’ai posés.
L’Ecolabel : star européenne des labels écologiques
L’un de mes labels favoris, illustré ci-contre, c’est l’Ecolabel. Il s’agit ni plus ni moins du seul label environnemental global légitimé par les états membres de l’Union européenne. Il est symbolisé par une fleur dont le cœur est le fameux « E » del’Union.
J’apprécie ce « sceau » écologique pour la bonne et simple raison que les produits qui l’obtiennent ont consenti de réels efforts pour réduire leur impact sur l’environnement. Et qui dit moins nocif pour la planète pense également meilleur pour la santé. Vous le retrouverez aussi bien sur un pot de peinture sans composés organiques volatils que sur un produit de lessive. Mais attention : « frappé de l’Ecolabel » ne signifie donc pas « bio » ou 100% naturel…
Vert et moins nocif, c’est bien. Mais que dire si le produit est moins efficace ou périme anormalement vite ? L’Ecolabel en tient compte dans la certification. Pas question donc de sacrifier l’efficacité d’un produit ou la sécurité de l’utilisateur sur l’autel de l’écologie. En clair, quand vous achetez un shampooing « écolabellisé », vous savez que l’autorité compétente (ici, il s’agira d’un organisme indépendant désigné par l’Etat) a estimé que l’efficacité du produit est pertinente.
Acheter un produit qui comporte ce label ne signifie pas qu’il soit « bio » ou 100% naturel, loin de la! Des produits éco-labellisés peuvent tout à fait contenir des produits chimiques. Le label signifie qu’un effort a été consenti pour les réduire au maximum. Jusqu’où vont ces efforts? J’ai beaucoup lu sur le sujet et ne suis jamais parvenue à une conclusion, d’autant que je ne suis pas chimiste. Si certain(e)s ont des informations à ce sujet, qu’ils n’hésitent pas à nous écrire.
L’encyclopédie des «poinçons » écologiques
Je pourrais vous en citer d’autres, des labels, moins visibles, comme Ecogarantie, Biogarantie ou le label français « cosmétique bio ». Le site web belge Infolabel répertorie, pour votre information, les labels qui favorisent la consommation responsable.
Tiens, certains produits dits « verts » n’ont aucun label… !?
A la lumière de ces premières informations, vous aurez, comme je les eues, certains surprises. Ainsi, j’étais habituée à acheter une marque connue de produits de douches qui annonce 0% de parabènes, 0% de parfums etc… La version que j’achetais portait l’Ecolabel. Je ne me suis donc même plus posé la question lorsque j’ai opté un jour pour une autre déclinaison. Et là, déception une fois sous ma douche : pas d’Ecolabel sur la bouteille… incroyable : cette version « peaux sensibles » n’était donc plus vraiment écologique, contrairement à l’autre variété !
J’ai également totalement abandonné une marque qui chante sur tous les tons qu’elle est écologique. Je ne remets pas en cause ses efforts, mais je me pose vraiment la question : pourquoi ne porte-t-elle strictement aucun label éco-responsable ? Et cela d’autant plus qu’elle affiche des tarifs 40% plus élevés que les marques concurrentes qui, elles, porte l’Ecolabel. Sans certitude, je me dis que se poser cette question, c’est y répondre !
Ne faites pas dire aux logos ce qu’ils ne signifient pas
Enfin, petite mise au point pour terminer. De nombreuses connaissances (et je les comprends) confondent des pictogrammes informatifs figurant sur des produits avec des labels. Le cas d’école étant le fameux « point vert » (« Groene Punt ») de Fost Plus. Ce picto informe simplement que le fabricant du produit « cotise » pour la filière de collecte sélective. En aucun cas, cela ne signifie que l’emballage est recyclé ou recyclable ou que le produit est écologique !
Dans le même ordre d’idée, ne vous laissez plus piéger par des sceaux très vendeurs apposés par les fabricants et qui sont le fruit de leur création. Ici, il s’agit de pur marketing, non d’un label connu et homologué par un organisme indépendant. Ouvrez donc l’œil si vous souhaitez consommer en respectant un peu plus la planète et en prenant soin de vous !